Orateur: Hamdi Rafiq
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L'utilisation à haute résolution du nouveau modèle de prévision numérique ALARO a été explorée afin de simuler la climatologie régionale ainsi que les valeurs extrêmes de la température maximale estivale en Belgique, entre 1961 et 1990. Dans cette étude, une nouvelle paramétrisation des échanges d'eau de chaleur et d'énergie entre les couches supérieures et inférieures de la troposphère ainsi que de la microphysique des nuages et permettant l'utilisation d'ALARO à des résolutions spatiales allant de quelques dizaines de kilomètres jusqu'à moins de 4 km a été mise en application. L'approche a consisté en une suite d'intégrations journalières couplées à des conditions aux limites latérales parfaites fournies par les ré-analyses ERA40 du Centre Européen pour les Prévisions Météorologiques à Moyen Terme (CEPMMT). Dans cette étude, trois simulations différentes du climat présent ont été évaluées sur base des données du réseau des stations climatiques de l'IRM : (1) avec une résolution spatiale de 40 km, (2) avec une résolution spatiale de 10 km, et (3) avec une résolution spatiale de 4 km. Dans ce dernier cas, la nouvelle paramétrisation de la convection profonde et de la microphysique a été mise en application. Les résultats ont mis en évidence une surestimation de l'occurrence des situations à ciel clair combinée à une surestimation du rayonnement solaire incident vers midi lorsqu'on utilise le modèle avec une résolution spatiale de 40 km et aussi à 10 km. La simulation à 4 km de résolution réduit considérablement le biais chaud (c-à-d le modèle surestime les observations) qui devient presque nul. Cela démontre la capacité du modèle à simuler correctement le développement des nuages convectifs (qui risquent de donner des précipitations) sur la Belgique, pendant l'été. En utilisant ''Generalized Pareto Distribution (GPD)'' on a aussi comparé la distribution des températures extrêmes entre 1961 et 1990, obtenue par les trois simulations à 40, 10 et 4 km avec celle des observations sur la même période. Les deux simulations à 40 et 10 km de résolution spatiale n'ont pas réussi à reproduire la distribution observée et par conséquent elles ont surestimé l'occurrence des événements extrêmes comme les vagues de chaleur.
Finalement, cette étude a montré que le traitement cohérent de la convection profonde et de l'interaction nuage-rayonnement quand on augmente la résolution spatiale est très important dans les études régionales d'impact des changements climatiques. Dans le future, cette nouvelle version du modèle ALARO sera couplée à des scénarios climatiques de l'IPCC afin de calculer l'impact des changements climatiques sur la Belgique.