Effet d'une dorsale de grande échelle du Pacifique Nord-est sur l'Oscillation Nord Atlantique

Marie Drouard, Gwendal Rivière et Philippe Arbogast

L'oscillation Nord Atlantique (NAO) représente le mode dominant de variabilité de la circulation atmosphérique dans l'Atlantique Nord. Des études antérieures (Franzke et al. 2004; Rivière et Orlanski 2007) ont montré que la phase de la NAO dépend des propriétés de l'écoulement atmosphérique dans le Pacifique. Cependant, les caractéristiques de cet écoulement qui influencent la NAO n'ont pas encore été bien identifiées. Le but de cette étude est donc d'analyser l'influence de l'écoulement atmosphérique dans le Pacifique sur la NAO. Ce travail repose sur des simulations avec le modèle trois couches quasi-géostrophique de Marshall et Molteni (1993) dont les résultats sont comparés avec les réanalyses ERA40 de l'ECMWF. La NAO est définie par la première EOF sur l'Atlantique Nord du géopotentiel à 200hPa. Elle est bien reproduite par des simulations longues durées dans lesquelles le modèle est forcé avec des données ERA40. Nous pouvons observer des caractéristiques similaires entre la NAO simulée par le modèle et la NAO observée comme le type de déferlement des ondes de Rossby (majoritairement anticyclonique pour la phase positive de la NAO et majoritairement cyclonique pour la phase négative de la NAO), la répartition des échelles spatiales (les ondes de grandes échelles dominent lors des phases positives et les ondes courtes dominent lors des phases négatives de la NAO) et la présence d'une dorsale de grande échelle dans le Pacifique est qui atteint un maximum quatre jours avant le maximum de la phase positive de la NAO. Afin de déterminer si la dorsale est un précurseur de la phase positive de la NAO, des simulations numériques linéaires et nonlinéaires avec et sans dorsale ont été réalisées. La dorsale agit sur le rails des dépressions Pacifique de deux manières : d'un côté elle empêche la propagation des ondes de petite échelle et d'un autre côté elle oriente la propagation des ondes vers l'Equateur dans l'Atlantique. Dans les deux cas, cela favorise le déferlement anticyclonique des ondes de Rossby dans l'Atlantique et la phase positive de la NAO.