Modélisation des processus de surface dans le Sahel cultivé

C. Velluet, J. Demarty, B. Cappelaere, I. Braud, N. Boulain, H. B.-A. Issoufou, I. Mainassara, J.-P. Chazarin, M. Oi

En Afrique sahélienne, les agro-écosystèmes et le cycle hydrologique sont très sensibles à la variabilité climatique et l¿occupation du sol. Réciproquement, la surface (sol et végétation) influe fortement sur les dynamiques atmosphériques (convection et pluviogénèse). C¿est pourquoi, il est primordial de comprendre et modéliser précisément les processus physiques qui interagissent à l¿interface sol-végétation-atmosphère (SVA). L¿objectif de cette étude est de mettre en place une modélisation des échanges couplés d¿eau et d¿énergie à l¿interface SVA sur deux types de couverts végétaux les plus représentatifs du Sahel cultivé : un champ de mil et une parcelle en jachère. L¿étude s¿appuie sur le jeu complet d¿observations acquis par l¿observatoire AMMA-CATCH dans le bassin de Wankama au sud-ouest Niger entre 2005 et 2009. Celui-ci comprend le forçage atmosphérique, le développement saisonnier de la végétation, les propriétés du sol et les variables de validation du modèle (rayonnement net, flux turbulents de surface et profils d¿humidités/températures dans le sol). Le site d¿étude présente une pluviométrie annuelle caractéristique du climat sahélien, comprise entre 400 et 600 mm/an et répartie pendant les 4 à 5 mois de l¿hivernage. Les sols sont principalement sableux avec une propension importante à l¿encroûtement. Le modèle SiSPAT, à bases physiques, est utilisé pour cette étude. Il couple le système d¿équations des transferts d¿eau et d¿énergie dans le sol, avec une phase vapeur, avec celui des bilans d¿eau et d¿énergie à l¿interface surface-atmosphère, individualisant les composantes sol nu et végétation. Le modèle a été étalonné sur une période de deux ans (2006-2007), puis validé sur trois autres années de données disponibles sur les deux écosystèmes. La variabilité des composantes des cycles de l¿eau et de l¿énergie d¿un site à l¿autre et suivant ces 5 années contrastées a été ainsi mise en évidence. Les bilans d¿eau et d¿énergie pluriannuels ont été estimés sur les deux sites en tirant le meilleur parti des observations in-situ disponibles. Le modèle pourra être appliqué sur des périodes plus longues pour comprendre l¿impact de la forte variabilité climatique observée au Sahel. Cette étude de modélisation s¿intègre dans le projet ALMIP-2 (AMMA Land Model Intercomparison ¿ Phase 2) qui vise à évaluer et comparer des modèles de surface aux échelles locales et meso sur le gradient vertical éco-climatique de l¿Afrique de l¿Ouest représenté par l¿observatoire AMMA-CATCH.