Limite pluie-neige

La limite pluie-neige correspond au niveau où les flocons commencent à se
transformer en pluie. Dans les bulletins, ce niveau s'exprime en mètres
au-dessus du niveau de la mer (altitude). On considère qu'il se situe
généralement 400 m au-dessous de l'isotherme 0 °C. C'est aussi,
sensiblement, celui jusqu'où le sol blanchit au cours d'une précipitation.
Les flocons ne fondent pas tous en même temps : cela dépend de leur masse
donc de leur inertie à réagir à la présence d'une température positive, cela
dépend aussi du profil thermique de l'air (autrement dit du gradient), qui
traduit le réchauffement plus ou moins rapide avec la perte d'altitude ; la
fonte totale se répartit en moyenne sur 100 à 200 m.

Remarques :
- A l'occasion de fortes précipitations (averse, orage), la limite
pluie-neige s'abaisse fréquemment à 800 m sous l'isotherme 0 °C. Cela
s'explique notamment pas l'importante masse de glace en chute rapide qui
retarde la fonte. Et puis, une averse intense refroidit l'atmosphère, ce qui
prolonge la durée de vie des flocons.

- Quand une précipitation de bonne intensité se prolonge plusieurs heures
dans une vallée calme, la fonte des flocons provoque progressivement une
baisse de température de l'atmosphère (l'air ambiant fournit de la chaleur
pour transformer la glace en eau et, dans une couche non brassée par le
vent, l'échange de calories aboutit certes au réchauffement des flocons mais
aussi au refroidissement de l'air). On comprend que cet effet est d'autant
plus facilement atteint que l'air reste très proche de 0 °C dans la tranche
positive, en dessous de l'isotherme 0° C. Des chutes de neige au sol 1000 à
1200 m sous l'isotherme 0 °C sont alors tout à fait possibles. Plus
précisément, dans un secteur soumis à de telles précipitations l'isotherme 0
°C lui-même descend par refroidissement local, bien en dessous de son niveau
initial. Dans la zone soumise au phénomène, la surface de l'isotherme 0 °C
fait alors une espèce de poche en direction du sol.

définitions extraitent de l'ouvrage : "La météo de montagne" de Jean-Jacques thillet - édition du Seuil 1997