A) Définitions de base


A1) Qu'est-ce-qu'un ouragan, un typhon ou un cyclone tropical ?
A2) Qu'est-ce-qu'un super-typhon ? Un ouragan majeur ? Un cyclone intense ?
A3) Qu'est-ce-qu'une perturbation tropicale ? une dépression tropicale ? une tempête tropicale ?
A4) Qu'est-ce-qu'une dépression subtropicale ?
A5) Qu'est-ce-qu'une dépression extratropicale ?
A6) Qu'est-ce-qu'une onde de tempête et quelle est la différence avec la marée de tempête ?
A7) Que veut dire "CDO" ?
A8) Qu'est-ce qu'un "TUTT" ?
A9) Qu'est-ce qu'un oeil ? Comment se forme-t-il ? Comment se maintient-il ? Qu'est-ce qu' une bande spiralée ?
A10) Que signifient UTC, GMT, Z, ou Zulu Time ?
A11) Comment convertit-on les noeuds en km/h ou m/s, les degrés de latitude en mile nautique ou en km ?
A12) Comment se forment les systèmes dépressionnaires tropicaux ?
A13) Pourquoi les systèmes dépressionnaires tropicaux nécessitent une température de la mer d'au moins 26.5°C pour se former ?


Sujet A1) Qu´est-ce-qu´un ouragan, un typhon ou un cyclone tropical ?

Traduction de la contribution de Chris landsea

"Ouragan", "typhon" ou "cyclone tropical" sont des termes différents suivant les bassins cycloniques, mais qui désignent le même phénomène: un système tropical mature.

"Système dépressionnaire tropical" est le terme générique pour désigner un système synoptique de basses pressions, non frontal, situé au-dessus des mers tropicales ou subtropicales avec une convection organisée (ex : activité orageuse) et une circulation cyclonique de surface bien définie (Holland 1993).

Les systèmes tropicaux accompagnés d´un vent moyen de surface inférieur à 17 m/s (34 kt) sont appelés "dépressions tropicales". (Le terme de dépression tropicale est employé pour ne pas les confondre avec les dépressions des latitudes moyennes responsables en hiver d´un temps froid et gris donnant aux habitants de ces régions l´envie de se rapprocher des latitudes tropicales).

Dès que les vents atteignent au moins 17 m/s [34 kt], on les appelle "tempêtes tropicales" et un nom de baptême leur est donné. Si les vents atteignent ou dépassent 33 m/s [64 kt], elles portent alors différents noms suivant les régions :

A noter que la définition du "vent maximum moyen de surface" varie suivant les organisations. l´OMM préconise un vent moyenné sur 10 min. Beaucoup de pays utilisent ce pas de temps comme un standard. Malgré cela le "National Hurricane Center" (NHC) et le "Joint Typhoon Warning Center" (JTWC) des USA utilisent un pas de temps de 1 min pour définir le vent moyen. Cette différence de pas de temps entraîne des difficultés lorsqu´on veut faire des statistiques sur le nombre de système tropicaux dans différents bassins, sachant qu´un pas de temps plus petit augmente le nombre de cas. (Neumann 1993).

Sujet A2) Qu´est-ce qu´un super-typhon ? un ouragan majeur ? un cyclone intense ?

Traduction de la contribution de Stan Goldenberg.


Le terme de "super-typhon" est utilisé par le "U.S. Joint Typhoon Warning Center" de Pearl Harbor pour des typhons dont les vents de surface moyennés sur 1 minute atteignent ou dépassent 130 noeuds (240 km/h).
C´est l´équivalent sur l´échelle de Saffir-Simpson d´un ouragan de catégorie 4 ou 5 sur le bassin Atlantique ou un cyclone de catégorie 5 sur le bassin australien, ou un cyclone tropical intense pour le sud-ouest de l´océan indien.
"Ouragan majeur" est un terme utilisé par le NHC (National Hurricane Center) pour les ouragans qui atteignent des vents de surface moyennés sur 1 minute d´au moins 50m/s [96 noeuds]. C´est l´équivalent des catégories 3, 4, 5 sur l´échelle Saffir-Simpson.
"Ouragan Intense" n´est pas un terme officiel, mais il est souvent utilisé dans la littérature scientifique. Il a la même signification qu´"ouragan majeur".




Sujet A3) Qu´est-ce-qu´une perturbation tropicale ? une dépression tropicale ? une tempête tropicale ?

Contribution d'Anne-Claire Fontan.


Formation Graduelle d'un CT

Voici les termes utilisés pour décrire les différents stades d´un système dépressionnaire tropical sur le bassin sud-ouest de l´océan indien.

Perturbation tropicale : Système nuageux distinct relativement organisé d´environ 200 à 600 km [100 à 300 mn] de diamètre situé dans les tropiques ou les sub­tropiques, sans caractéristiques frontales, existant depuis au moins 24 heures. Ce système nuageux est associé à une circulation fermée dont les vents maximum de surface moyennés sur 10 minutes n´excèdent pas 27 noeuds [51 km/h].

Dépression tropicale : Système dépressionnaire tropical au sein duquel les vents maximum de surface moyennés sur 10 minutes sont compris entre 28 et 33 noeuds [51 à 62 km/h]. La convection associée ( masse nuageuse ) devient mieux organisée.

Tempête tropicale modérée : Système dépressionnaire tropical au sein duquel les vents maximum de surface moyennés sur 10 minutes sont compris entre 34 et 47 noeuds [63 à 87 km/h]. Ce stade est celui du baptême.

Forte tempête tropicale : Système dépressionnaire tropical au sein duquel les vents maximum de surface moyennés sur 10 minutes sont compris entre 48 et 63 noeuds [88 à 117 km/h]. La convection ( masse nuageuse ) est généralement plus concentrée près du centre, et des bandes de précipitation s´organisent.

Cyclone tropical : Système dépressionnaire tropical au sein duquel les vents maximum de surface moyennés sur 10 minutes sont supérieurs à 64 noeuds [118 km/h]. On distingue ensuite le cyclone tropical intense (90 à 115 noeuds) [166 à 212 km/h] et le cyclone tropical très intense (vent supérieur à 116 noeuds [212 km/h])

Les vitesses de vent citées au-dessus sont celles mesurées ou estimées à 10 mètres au-dessus de la surface, et moyennées sur 10 minutes. Les rafales peuvent excéder 40% de la valeur moyenne.

Sujet A4) Qu´est-ce-qu´une dépression subtropicale ?

Traduction de la contribution de Chris Landsea, adaptation Anne-Claire Fontan.

Une dépression subtropicale est un système de basses pressions se trouvant dans les latitudes tropicales ou subtropicales (n´importe où entre l´équateur et le 50e parallèle) et possédant à la fois les caractéristiques des dépressions tropicales et celles des dépressions des latitudes moyennes. Par conséquent, beaucoup de ces dépressions existent dans des régions à faible gradient horizontal de température (dépression des latitudes moyennes) mais elles tirent aussi leur énergie de nuages convectifs (dépression tropicale). Souvent, pour ces dépressions, l´anneau de vents maximum est situé loin du centre (à environ 100-200 km), contrairement à ce qui est observé dans les systèmes purement "tropicaux". De plus les vents maximums observés dépassent rarement 50 noeuds (92 km/h). Il arrive que ces systèmes subtropicaux se transforment en tempêtes ou cyclones tropicaux. Ce phénomène est relativement courant sur le bassin Atlantique - l´ouragan Florence en novembre 1994 est un exemple récent -, mais beaucoup plus rare sur le bassin du Sud de l´Océan Indien - un exemple serait le système n° 11 en juin 2001. Ces phénomènes sont suivis par le CMRS de la même manière que les phénomènes purement tropicaux et peuvent être amenés à être baptisés. Pour plus information voir "Penn State Universitys write up on the Subtropical Cyclones".

Sujet A5) Qu´est-ce-qu´une dépression extratropicale ?

Traduction de la contribution de Stan Glodenberg.

Une dépression extra-tropicale est un système qui a initialement tiré son énergie du gradient de température horizontal existant dans l´atmosphère. Les dépressions extra-tropicales (également désignées comme des systèmes baroclines ou des systèmes des moyennes latitudes) sont des dépressions associées à des fronts chaud, froid et occlus. Les systèmes tropicaux en revanche, ont peu, voire pas de gradient de températures à la surface, et leurs vents sont générés grâce à la libération d'énergie issue de la formation des nuages/précipitations à partir de l'air humide des tropiques (Holland 1993, Merrill 1993).

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Figures élaborées pour l'hémisphère nord.


Les figures du haut montrent une coupe horizontale des champs de la température de surface et du vent associés à un cyclone tropical (à gauche) et à une dépression extra-tropicale (à droite). Les couleurs indiquent la température (bleu = 15°C, bleu-vert = 20°C, vert = 25°C). Les isolignes indiquent la vitesse des vents en surface (34 kt (moyennés sur 1 minute) = 63km/h, 64 kt (moyenné sur 1 minute) = 117 km/h). Les figures du bas montrent une coupe verticale de la pression et de la circulation en surface et à la tropopause.

Les vents les plus forts soufflent près de la surface pour les systèmes tropicaux, et à la tropopause pour les systèmes extra-tropicaux - environ à 12 km d´altitude.
Cette différence est due au fait que les cyclones tropicaux sont à "cœur chaud" dans la troposphère (sous la tropopause), et les systèmes extra-tropicaux à "cœur chaud" dans la stratosphère (au-dessus de la tropopause) et à "cœur froid" dans la troposphère. "Cœur chaud" signifie relativement plus chaud que la température environnante à niveau de pression égale ("niveau de pression" est juste une autre manière de mesurer la hauteur ou l´altitude).

Souvent, un système tropical se transformera en un système extra-tropical lors de son recourbement vers les pôles et l´est. Occasionnellement, un système extra-tropical peut perdre ses caractéristiques frontales, développer de la convection près du centre et se transformer en un système tropical à part entière. De tels processus sont plus fréquents dans les bassins Atlantique Nord et Pacifique Nord-Ouest.
La transformation d´un système tropical en un système extra-tropical ( et vice et versa) est actuellement un des défis les plus ambitieux en prévision cyclonique (Jones et al., 2003).


Références :
Jones, S.C., Harr, P.A., Abraham, J., Bosart, L.F., Bowyer, P.J., Evans, J.L., Hanley, D.E., Hanstrum, B.N., Hart, R.E., Lalaurette, F., Sinclair, M.R., Smith, R.K., Thorncroft, C. 2003: The Extratropical Transition of Tropical Cyclones: Forecast Challenges, Current Understanding, and Future Directions. Weather and Forecasting, 18, 1052-1092.
Merrill, R. T., (1993): "Tropical Cyclone Structure" - Chapter 2, Global Guide to Tropical Cyclone Forecasting, WMO/TC-No. 560, Report No. TCP-31, World Meteorological Organization; Geneva, Switzerland.



Sujet A6) Qu´est-ce-qu´une onde de tempête et quelle est la différence avec la marée de tempête ?

Traduction de la contribution de Neal Dorst.



L´onde de tempête (ou surcote) est la montée de la mer ou de l´eau des lacs causée par les vents forts lors de l´atterrissage d´un cyclone et accessoirement par les basses pressions présentes au coeur du système. La marée de tempête est le phénomène de l´onde de tempête auquel on rajoute la marée astronomique.

Sujet A7) Que veut dire "CDO" ?

Traduction de la contribution de Chris Landsea.

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Images NRL

"CDO" est un acronyme pour "Central Dense Overcast", soit en français "Couverture Nuageuse Centrale Dense". C´est le bouclier de cirrus qui résulte de la présence de nuages orageux dans le mur de l´oeil d´un cyclone. Avant que le système tropical n´atteigne le stade de cyclone (64 kt ou 33 m/s), d´une manière générale, le CDO est représenté par une couverture uniforme de nuages froids et denses sans œil apparent. Une fois que le stade cyclone est atteint, un œil apparaît en son centre et peut être visible à la fois sur les canaux visibles et infra rouges des images satellite. La présence d´un CDO presque circulaire et bien uniforme indique la présence d´un environnement favorable de faible cisaillement vertical du vent.

Sujet A8) Qu'est-ce que le "TUTT" ?

traduction de la contribution par Chris Landsea.

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Fitzpatrick et al. (1995)


Le "TUTT" est un "Tropical Upper Tropospheric Trough", soit en français un "Thalweg Tropical en Haute Troposphère". Une dépression TUTT est la résultante d'un cut-off. Ces dépressions de TUTT sont plus connues dans l'hémisphère ouest sous l'appellation "dépression froide d'altitude". Ces thalweg tropicaux d'altitude sont différents de ceux des latitudes moyennes car ils sont la conséquence du réchauffement par subsidence près de la tropopause qui équilibre le refroidissement radiatif. Les TUTT sont importants pour la prévision des cyclones, car ils peuvent amener de forts cisaillements verticaux de vents, nuisibles au bon développement d'une dépression tropicale. On peut aussi penser que la présence d'un TUTT à proximité d'une perturbation peut, dans certain cas, ëtre favorable au processus de formation des cyclones et à leur intensification dans la mesure oú il force l'ascendance près du centre de la dépression et/ou il accélère le flux sortant en haute troposphère. Pour plus de détails sur les TUTT, voir l'article de Fitzpatrick et al. (1995).

Sujet A9) Qu´est-ce qu´un œil ? Comment se forme-t-il ? Comment se maintient-il ? Qu´est-ce qu´une bande spiralée?

Traduction de la contribution de Chris Landsea et al.

oeil


L´œil peut être décrit d´une manière simple comme étant une zone circulaire de vents relativement calmes et de temps clément située au centre d´un cyclone. Bien que le vent soit faible sur l´axe de rotation, des vents forts peuvent aussi être observés à l´intérieur de l´œil.
Il n´y a pas ou peu de précipitations et quelquefois des lambeaux de ciel bleu sont visibles. L´œil est la région des pressions les plus basses et des températures les plus chaudes en altitude - la température dans l´oeil peut être supérieure de 10°C [18 F] ou plus à une altitude de 12 km [8 mi] par rapport à l´environnement, mais seulement de 0-2°C [0-3 F] à la surface (Hawkins and Rubsam 1968).

La taille de l´œil varie de 8 km [5 mi] à plus de 200 km [120 mi], mais la majorité des cyclones ont un œil de 30-60 km [20-40 mi] de diamètre (Weatherford and Gray 1988).
l´œil est entouré par "le mur de l´œil". C´est une zone circulaire de convection profonde relativement étroite, qui représente la zone des vents les plus violents. l´oeil lui-même est constitué par de l´air subsident (mouvement descendant) alors que dans le mur de l´œil les mouvements ascendants sont rapides.

Les températures chaudes de l´œil s´expliquent par la compression de l´air subsident. La plupart des sondages effectués dans l´œil montrent que les basses couches restent relativement humides avec une inversion de température au-dessus, ce qui tendrait à démontrer que les couches supérieures d´air subsident de l´œil n´atteignent pas le sol mais restent cantonnées à une altitude de 1-3 km de la surface.

Le mécanisme exact de la formation de l'œil demeure quelque peu sujet à controverse. L'idée a été suggérée que la formation de l'œil résulte du gradient de pression dirigé vers le bas associé à l'affaiblissement et l'expansion radiale du champ de vent tangentiel avec l'altitude (Smith, 1980). Une autre hypothèse avance que l'œil se forme avec la libération de la chaleur latente dans le mur de l'œil, forçant la subsidence au centre du système (Shapiro and Willoughby, 1982). Il est possible que ces hypothèses ne soient pas en contradiction les unes avec les autres. Quel que soit le cas, la subsidence de l'air a pour conséquence de le compresser et le rendre plus chaud que l'air situé au même niveau hors de l'œil, augmentant ainsi sa flottabillité. Cette flottabilité (dirigée vers le haut) équilibre approximativement le gradient de pression (dirigé vers le bas) de telle manière que la subsidence réelle résulte d'une force relativement petite.

Un autre trait des cyclones tropicaux qui probablement joue un rôle dans la formation et le maintien de l´œil est la convection dans le mur de l´œil. La convection dans les cyclones tropicaux s´organise en de longues et étroites bandes pluvieuses orientées dans la même direction que le vent horizontal.
Ces bandes qui paraissent former une spirale convergeant vers le centre du cyclone, sont quelquefois appelées "bandes spiralées". Le long de ces bandes, la convergence de bas niveau est maximum, et par conséquent, la divergence des niveaux supérieurs est plus prononcée. Une circulation directe se développe dans laquelle l´air chaud et humide de la surface converge, monte à travers ces bandes, diverge en altitude avant de redescendre sur les deux côtés des bandes.

La subsidence est répartie sur une large région à l´extérieur des bandes spiralées, mais est concentrée dans un petit périmètre à l´intérieur. Comme l´air s´affaisse, les processus de réchauffement adiabatique se mettent en place, et l´air s´assèche. La subsidence étant concentrée sur la partie concave de la bande spiralée, le réchauffement adiabatique est plus fort sur cette partie ce qui a pour effet de créer un fort contraste dans la chute de pression à travers la bande puisque que l´air chaud est plus léger que l´air froid.
La pression chutant sur la partie concave, les vents tangentiels autour du cyclone augmentant avec le gradient. Finalement, la bande converge vers le centre en s´enroulant autour. l´œil et le mur de l´œil se forment (Willoughby 1979, 1990a, 1995).
On peut donc expliquer l´absence de nuages dans l´œil par la combinaison de la force centrifuge à l´intérieur et de la subsidence issue de la convection dans le mur de l´œil. Ce sujet est certainement celui qui mobilisera le plus la recherche pour trouver lequel de ces mécanismes est fondamental.
Quelques-uns des cyclones les plus intenses exhibent deux, voire même plusieurs murs de l´œil concentriques (Willoughby et al. 1982, Willoughby 1990a). Quand l´œil intérieur se forme, la convection qui entoure le mur de l´œil peut s´organiser en anneaux distincts. En fin de compte, l´œil intérieur commence à sentir les effets de la subsidence qui résulte du mur de l´œil externe, et le mur de l´œil intérieur s´affaiblit, pour être remplacé par le mur de l´œil externe. La hausse de pression résultant de la disparition du mur de l´œil intérieur est normalement plus rapide que la chute de pression engendrée par l´intensification du mur de l´œil externe, et le cyclone s´affaiblit pendant un court laps temps.

Sujet A10) Que signifient UTC, GMT, Z, ou Zulu Time ?

Traduction de la contribution de Neal Dorst.

UTC signifie Universal Time Coordinated, qui est l´équivalent du "Greenwich Mean Time" (GMT) ou Zulu Time (Z). C´est l´heure du Premier Méridien (0° de longitude ou méridien de Greenwich), donné en heures et minutes sur une journée de 24 heures. Par exemple, 1350 UTC = 1350 GMT = 1350 Z = 13 heures et 50 minutes après minuit à la longitude 0°.
Le Greenwich Royal Observatory à Greenwich, Angleterre (O° de longitude) était le lieu où les chronomètres navals - instruments vitaux pour le calcul des longitudes - étaient mis à l´heure. C´est pour cette raison que l´heure GMT est devenue l´heure standard pour le monde entier.

Les météorologistes ont utilisé ces heures GMT (ou UTC) depuis plus d´un siècle pour s´assurer que les observations étaient effectuées à la même heure partout dans le monde.
l´heure de validité sur toutes les images satellites et radar est généralement précisée en heure GMT ou UTC. Pour l´obtenir en heure locale, il faut donc la convertir : soustraire des heures si l´on est dans l´hémisphère Ouest, en ajouter si l´on est dans l´hémisphère Est, sans oublier de soustraire ou rajouter parfois les heures de décalage d´hiver.

Sujet A11) Comment convertit-on les noeuds en km/h ou m/s, les pouces de mercure en millibars (ou hPa), ou les degrés de latitude en mile nautique ou en km ?

Traduction de la contribution de Neal Dorst.

Pour les vents :
1 noeud = 1.852 kilomètres par heure
1 noeud = 0.5144 mètre par seconde
1 mètre par seconde = 3.6 kilomètres par heure

Pour la pression :
1 pouce de mercure = 25.4 mm de mercure = 33.86 millibars = 33.86 hectoPascal

Pour les distances :
1 mile nautique = 1.852 kilomètres
1° latitude = 60 miles nautiques = 111.12 kilomètres
Pour la longitude la conversion est la même que la latitude, multipliée par le cosinus de la latitude.

Sujet A12) Comment se forment les systèmes dépressionnaires tropicaux ?

Traduction de la contribution de Chris Landsea.



Plusieurs paramètres sont nécessaires au processus de cyclogenèse, différents précurseurs favorables devant préexister dans l´environnement (Gray 1968, 1979) :

  1. Une eau de mer chaude (au moins 26.5°C) sur une épaisseur d´au moins 50 m . L´eau chaude est nécessaire pour alimenter le moteur thermique de la dépression.

  2. Une atmosphère se refroidissant bien avec l´altitude de manière à être potentiellement instable pour favoriser la convection. C´est l´activité orageuse qui permet la libération de la chaleur stockée dans les océans, nécessaire au développement de la perturbation.

  3. Une couche relativement humide dans la basse et moyenne troposphère (5 km ).

  4. Une distance d´au moins 500 km [300 mi] de l´équateur. Pour que la cyclogenèse puisse se produire, il doit exister une force de Coriolis suffisante pour amorcer le tourbillon de basse couche.

  5. Une perturbation préexistante près de la surface avec suffisamment de vorticité et de convergence. Il n´y a pas de génération spontanée de cyclone. Au démarrage, il doit y avoir une faible organisation dépressionnaire associée à de la convection et à un faible flux convergent de basses couches.

  6. De faibles valeurs de cisaillement vertical du vent entre la surface et la haute troposphère (moins de 10 m/s [20 mph]). Le cisaillement vertical est la modification du vent avec l´altitude. Un cisaillement important désorganise une dépression tropicale naissante et l´empêche de se développer. Pour un cyclone à l´état mature, une large zone de fort cisaillement vertical du vent peut provoquer sa dégénérescence et peut-être même sa disparition dans la mesure où le cisaillement interfère avec l´organisation de la convection profonde autour du centre du cyclone.


Ces conditions météorologiques sont nécessaires mais non suffisantes puisque de nombreuses perturbations n´arrivent pas à se développer. Des travaux récents (Velasco and Fritsch 1987, Chen and Frank 1993, Emanuel 1993) ont mis en évidence que les larges systèmes orageux (appelés "mesoscale convective complexes" [MCC], en français "systèmes convectifs de meso-échelle") produisent souvent un vortex à coeur chaud, inertiellement stable, dans le champ des altostratus associés au MCC. Ces vortex de méso-échelle , d´une taille approximative de 100 à 200 km [75 to 150 mi] sont plus forts en moyenne troposphère (5 km [3 mi]) et n´ont pas de signature visible en surface.

Zehr (1992) suppose que la cyclogenèse intervient en deux étapes :
- étape 1 : le MCC produit un vortex de méso-échelle ;
- étape 2 : il y a un sursaut de la convection dans le vortex de méso-échelle initial qui a pour effet de faire baisser la pression et d´augmenter les vents entrants.

Sujet A13) Pourquoi les systèmes dépressionnaires tropicaux nécessitent une température de la mer d´au moins 26.5°C pour se former ?

Traduction de la contribution de Chris Landsea.

Les systèmes tropicaux peuvent être considérés comme des moteurs dont le fuel correspondrait à de l´air chaud et humide (Emanuel, 1987).
Cet air chaud et humide se refroidit lors de sa montée dans les nuages convectifs (ou pluvio-orageux) associés aux bandes de pluie et au mur de l´oeil. Dans les nuages, la vapeur d´eau se condense en gouttes de pluie et relâche la chaleur latente qui a permis à l´origine d´évaporer l´eau.
Cette chaleur latente fournit l´énergie capable d´entraîner la circulation du système tropical, quoiqu´à proprement parler, le système n´utilise que très peu de cette chaleur pour s´intensifier, baisser sa pression au centre et augmenter la vitesse du vent.
En 1948, Erik Palmen a observé que les systèmes tropicaux exigeaient des températures océaniques d´au moins 26.5°C pour se former et s´intensifier.
En 1979, Gray précisa que cette nécessité d´une eau à 26.5°C devait l´être sur une couche relativement profonde (60 m). Cette valeur de 26.5°C est liée à l´instabilité de l´atmosphère aux latitudes tropicales et subtropicales.
Au-delà de cette température, la convection profonde peut se produire tandis qu´en-deçà l´atmosphère est trop stable, et peu, voire aucune, activité orageuse ne peut exister (Graham and Barnett 1987).