Quelques conclusions principales du 4ème Rapport du Groupe de Travail 1 du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC)

Résumé du Rapport du GIEC pour Décideurs
Stéphane Hallegatte (Météo-France-CNRM / CIRED) - 2 Février 2007

Le résumé pour les décideurs de la contribution du Groupe de Travail 1 (les bases scientifiques physiques) du Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'Evolution du Climat (GIEC) a été approuvé aujourd'hui, 2 février 2007. Il contient les conclusions et nouveautés suivantes :

1/ Il est " très vraisemblable " (plus de 90% de chances) que l'homme soit responsable du réchauffement observé au XXème siècle.

2/ Il est " très vraisemblable " que la poursuite des émissions anthropiques mènera au cours du XXIème siècle à un réchauffement supplémentaire plus important que celui du XXème siècle. D'après les scénarios d'émissions " SRES ", le réchauffement des prochaines dizaines d'années sera d'environ + 0,2°C/décennie.

3/ Selon les scénarios et les modèles, la température à la fin du XXIème siècle aura augmenté d'entre 1,1°C et 6,4°C. Pour le scénario B1, les projections d'augmentation de température sont comprises entre +1,1 et +2,9°C avec une " meilleure estimation " de +1,8°C. Pour le scénario A1FI, les projections d'augmentation de température sont comprises entre +2,4 et +6,4°C avec une " meilleure estimation " de +4,0°C.

4/ L'augmentation des bornes supérieures par rapport au " Troisième Rapport " (publié en 2001) vient de la prise en compte de la rétroaction climat-carbone, qui ajoute près de 1°C de réchauffement dans les scénarios les plus pessimistes.

5/ La sensibilité du climat (réchauffement quand la concentration de gaz à effet de serre est le double de la concentration pré-industrielle) est vraisemblablement comprise entre 2 et 4,5°C. Il est " très invraisemblable " que cette sensibilité soit inférieure à 1,5°C. On ne peut exclure des sensibilités supérieures à 4,5°C.

5/ Les modèles projettent une montée du niveau de la mer entre 19 et 58 cm, mais les processus dynamiques des glaces, dont l'importance est suggérée par des observations récentes, ne sont pas pris en compte. C'est donc une borne inférieure de la montée du niveau de la mer pour le XXIème siècle. A très long-terme (plusieurs millénaires), on pourrait atteindre des élévations de l'ordre de 7m à la suite de la fonte du Groenland.

6/ Il y a " vraisemblablement " une augmentation de l'intensité des cyclones tropicaux (avec une certitude plus grande pour l'Atlantique Nord que pour les autres bassins). Cette augmentation a plus de chance de venir de l'influence humaine que d'autres facteurs. Au cours du XXIème siècle, il est " vraisemblable " que l'intensité des cyclones va augmenter. On a peu confiance dans nos projections concernant leur fréquence.

7/ Il est " vraisemblable " que certains événements extrêmes vont devenir plus fréquents et/ou plus intenses (en particulier pluies extrêmes, canicules et sécheresses). Les vagues de froid vont devenir plus rares.

8/ La glace de mer diminue dans tous les scénarios. Pour certains modèles et scénarios, la glace de mer disparaît complètement de l'Arctique en fin d'été dès la fin de ce siècle.